Octobre 2025 s’annonce comme un mois contrasté pour les marchés financiers. Si la croissance économique mondiale montre une résilience inattendue, la France traverse une période d’instabilité politique qui pèse sur la confiance des investisseurs et alimente les incertitudes locales. Voici les tendances et les enjeux à suivre.
1. Une croissance économique mondiale plus solide que prévu
États-Unis et zone euro : résilience et défis
- Le PIB américain a progressé de 3,8 % en rythme annualisé au deuxième trimestre 2025, dépassant les attentes après un début d’année difficile. L’inflation reste une préoccupation majeure, limitant les marges de manœuvre de la Fed.
- En zone euro, la demande intérieure reste solide, soutenue par le plan budgétaire allemand de 1 000 milliards d’euros. Les marchés émergents, notamment la Chine, profitent d’une amélioration de la production industrielle et de mesures de relance.
Technologie et IA : moteurs de performance
- Le secteur technologique, porté par l’intelligence artificielle, affiche des bénéfices en hausse de 20 % en glissement annuel. Les géants comme NVIDIA ou Microsoft tirent leur épingle du jeu, dopant les indices boursiers.
2. Instabilité politique en France : un risque localisé mais pesant
Une crise politique sans précédent
- Depuis fin 2024, la France enchaîne les gouvernements éphémères : trois Premiers ministres en moins d’un an, des motions de censure à répétition, et un déficit public qui dépasse 5 % du PIB en 2025, bien au-delà des objectifs initiaux.
- Moody’s a placé la dette française sous perspective négative, reflétant les doutes sur la capacité du pays à redresser ses finances publiques. La Bourse de Paris a réagi à la baisse, et l’euro a reculé face au dollar, signe de méfiance des marchés.
Conséquences pour les investisseurs et les ménages
- Les taux des obligations françaises atteignent 3,5 %, contre 2,7 % pour l’Allemagne, alourdissant le coût de la dette et pesant sur les portefeuilles des épargnants.
- Les ménages français adoptent une posture de prudence, avec un taux d’épargne record de 18,9 % du revenu disponible, traduisant une méfiance face à l’instabilité et aux tensions budgétaires.
- Les chefs d’entreprise privilégient la consolidation des marges et l’adaptation à court terme, au détriment des investissements de long terme.
3. Les banques centrales sous pression
- Fed : Une baisse des taux en octobre semble probable, mais l’absence de données officielles sur l’emploi complique la prise de décision.
- BCE : La Banque centrale européenne surveille de près la situation française, tout en travaillant sur l’euro numérique et la régulation des stablecoins.
- Banque de France : François Villeroy de Galhau plaide pour un actif sûr européen, afin de renforcer la souveraineté monétaire de l’Europe.
4. Performances des marchés : qui gagne, qui perd ?
Actions : les stars du moment
- Les marchés émergents (+3,2 % sur la semaine dernière) et la zone euro (+2,7 %) surperforment les États-Unis (+0,7 %).
- L’or, valeur refuge, a gagné 40 % depuis le début de l’année, atteignant des records historiques.
Obligations : prudence recommandée
- Les obligations d’État américaines sont jugées vulnérables face au risque inflationniste.
- Les obligations des marchés émergents, libellées en monnaie locale, restent attractives pour leurs rendements et leurs fondamentaux solides.
5. Risques et opportunités pour les investisseurs
Risques à surveiller
- Instabilité politique française : La crise budgétaire et l’incertitude gouvernementale alimentent la volatilité sur les marchés locaux.
- Géopolitique : Les tensions sino-américaines et les droits de douane pèsent sur la confiance.
- Dette publique : La durabilité de la dette mondiale et la crédibilité des institutions sont scrutées de près.
Opportunités
- Diversification : Répartir ses investissements entre actions (technologie, émergents), or, et obligations des marchés émergents.
- Vigilance : Suivre les annonces économiques et les décisions des banques centrales.
- Innovation : Les secteurs liés à l’IA et les marchés émergents offrent des perspectives intéressantes, malgré un contexte incertain.
Octobre 2025 confirme la tendance à une économie mondiale résiliente, mais la France paie le prix de son instabilité politique. Pour les investisseurs, la clé reste la diversification et une attention particulière aux évolutions locales. Une chose est sûre : dans un environnement aussi mouvant, l’agilité et la prudence sont plus que jamais de mise.